Démographie de la Corse de 1945 à nos joursAndré-Georges Brunini

André-Grorges Brunini
Né en 1961, master en géographie et passionné par la démographie.
En 1945 la Corse agonise. L’émigration continue depuis la fin du 19ème siècle l’a vidée de sa population. Ses contraintes physiques (insularité, relief essentiellement montagneux) ainsi que la politique économique « coloniale » imposée par Paris ne lui ont pas permis d’être touchée par l’essor économique général de la France. Au cours des années cinquante, la Corse sort de sa torpeur. La décolonisation et la prise de conscience du gouvernement amorcent le repeuplement de l’île grâce à l’afflux de populations extérieures
(rapatriés d’Afrique du Nord, travailleurs maghrébins, continentaux). Le renouveau démographique s’accompagne d’un décollage économique s’appuyant sur l’agriculture, le bâtiment et le tourisme. Mais si la population dépasse aujourd’hui le maximum estimé à la fin du 19ème siècle, la structure démographique de la Corse reste fragile. L’essor de la population est aujourd’hui uniquement dû à l’arrivée de populations extérieures, en majorité des retraités. Le solde naturel reste négatif. La population est vieillissante. En outre, le regain démographique ne concerne presque exclusivement que les communes littorales. L’économie de la Corse repose aujourd’hui sur le tourisme et l’activité du bâtiment. Il en résulte un mal-développement qui laisse l’île sous la dépendance financière de l’État. Cette situation n’encourage plus l’arrivée de jeunes actifs continentaux ou de la diaspora. La démographie et l’économie de la Corse restent donc à consolider.